"Il ne faut pas trop les regarder dans les
yeux, ne pas s'attacher, sinon on n'arrive pas à les manger", sourit
Sylvain Musquar, chocolatier, dont l'idée des carrés noirs aux ailes de
grillon a germé après avoir travaillé au Japon et en Corée du Sud.
"Là-bas,
je mangeais des insectes bouillis, comme un tiers de l'humanité. J'ai
eu envie d'associer mon métier et les insectes", résume-t-il dans son
laboratoire, où il a tâtonné plusieurs semaines pour trouver le praliné
idéal à marier avec ses grillons grillés.
Il a finalement opté
pour une recette à base d'amandes, noisettes, cacahuètes et sucre. Sur
le rocher chocolaté, l'insecte est posé à la pince à épiler, après avoir
été recouvert d'une fine feuille d'or, "pour rendre le tout un peu
sexy", se sent-il tout de même obligé de préciser.
Le croquant de
l'animal, aux notes de noisette, voire de sous-bois, décontenance autant
qu'il séduit ses clients, "dont beaucoup achètent une boîte… pour
offrir", raconte le chocolatier.
Les familiers de la boutique, qui ont récemment découvert la nouveauté, lui prédisent un joli succès.
"Je
ne sais pas trop quoi en penser, mais j'ai envie de goûter, en famille…
ça ne doit pas être si mauvais", explique une mère de famille repartie
avec une boîte. Elle se dit "plutôt tentée par ceux avec les vers, moins
par les grillons".
Mais le ver de farine, tout doré soit-il, ne
fait pas l'unanimité: certains habitués promettent de "ne jamais toucher
à une telle chose". Et une cliente s'interroge sur les risques de
"contracter le ver solitaire". La crainte est infondée: les insectes
sont ébouillantés puis déshydratés par une entreprise spécialisée du
sud-ouest, MicroNutris.
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